Alexandra Boulat
Les réfugiés Afghans – Printemps 2001
“Ajoutée à la guerre en cours et aux exactions des talibans, la sécheresse, qui touche le pays depuis deux ans, a attiré sur les routes de l’exode des centaines de milliers de réfugiés.
“Je travaille dans l’humanitaire depuis 24 ans, déclare Hashim Utkan du HCR, et je ne pense pas exagérer en disant que je n’ai jamais rien vu d’aussi mauvais. Et cela inclut un certain nombre de catastrophes”.
La situation concerne non seulement l’Afghanistan mais aussi le Pakistan.
En Afghanistan, près de la frontière iranienne, le camp d’ Herat accueille 100 000 réfugiés, tous originaires de l’ouest et du nord-ouest du pays, qui fuient pour la plupart la sécheresse. Après un long voyage jusqu’au camp, les réfugiés doivent affronter un hiver froid, sous des tentes de roseaux. 150 personnes sont mortes de froid au cours de la dernière semaine de janvier, dont 130 enfants.
Le Pakistan, qui accueille déjà deux millions d’Afghans – certains depuis l’invasion soviétique en 1979 – doit maintenant faire face à une crise socio-économique majeure. Une dernière vague de 100 000 réfugiés est entassée sous des bâches en plastique dans le camp de réfugiés sordide de Jalosai, à quelques kilomètres au sud de Peshawar. Les nouveaux arrivants n’y trouvent ni nourriture ni toit, et la plupart sont affamés. Seuls des camions-citernes de Médecins-sans-frontières fournissent un maigre approvisionnement en eau potable.
Un premier groupe de 18 000 personnes arrivées sur le site avait été entièrement dégagé et déplacé le 12 janvier vers un site existant à Shamshatoo , lui aussi surpeuplé. ”
Alexandra Boulat – Printemps 2001