Pierre Boulat

Les Demeures Inspirées / 11 – Saint John Perse

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Saint-John Perse de son vrai nom Alexis Léger: Les alizés, le parfum des hibiscus et la poésie soufflent entre les madras des servantes.

« Un Léger naissait d’Atlantique, écrit Saint-John Perse, comme on naît d’Europe ou d’Amérique ».

« Nous qui sommes d’Atlantique » était une expression des vieilles familles des Antilles françaises où voit le jour, en 1887, le futur Prix Nobel de littérature (1960). Dans l’île familiale de Saint-Léger-les Feuilles, au large de Point-à-Pitre. Ses maisons « Atlantique » sont celles de l’enfance ; sa famille, d’origine bourguignonne, quitte la Guadeloupe pour Pau quand il a 12 ans.

A Pointe-à-Pitre, on a reconstitué –cartes anciennes, minuscule bouddha inclus dans une météorite, équipement d’articles de poche pour explorateur offert à un de ses parents par Chateaubriand…- le bureau du poète. C’est celui de sa propriété des Vigneaux dans la presqu’île de Giens où il écrit « Amers » en 1957. Face à la Méditerranée… « Très jeune encore confiait-il à Conrad en 1921, entendant une personne affirmer péremptoirement que la femme était le cinquième élément, je ripostai crûment que c’était la mer, distincte pour moi de l’eau comme de l’air. » La mer après l’océan, véritables résidences du poète qui dans « Exil » écrit : « j’habiterai mon nom. »