Pierre Boulat
Richard Wagner
Celui que Nietzsche appellait « Wagner, mon Dieu » naquit à Leipzig, le 13 Mai 1813.
Aucun artiste des temps modernes n’a soulevé autant de haine ni autant d’amour. Sa vie fut une aventure fabuleuse que par destin et par vonlonté il a su transformer en mythe. Malgrè les humiliations, les railleries et les déceptions, jamais il ne capitula. La force indomptable et l’élan vital qui l’habitaient finirent par abattre toutes les résistances. Elles nouèrent une longue chaine d’années aventureuses et vagabondes, de la Sicile à Saint-Petersbourg, en passant par Londres, Paris, Venise, Berlin et Vienne. Pendant 30 ans Wagner erra de villes en villes, de pays en pays, en fugitif ou en conquérant, au grè de ses emplois, de ses désirs, de ses ambitions, de ses illusions. Et comme le destin se montre envers lui d’une générosité sans défaillance, il met sur sa route les trois êtres dont il avait besoin : Netzsche, Cosima et Louis II de Bavière.
Aussi décevant qu’ait pu se montrer l’homme, l’œuvre n’a jamais déçu. L’opéra de Wagner a conquis le monde : ses opéras sont aujourd’hui joués dans le monde entier même en Israël et chaque année des milliers de fidèles se pressent sur la Colline Sacrée au Festpielhaus de Bayreuth. Deux cent ans après, le myhe est encore vivant.
Publié dans Paris Match