Pierre Boulat

Un espoir pour une gentille race

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Le dimanche 13 Août 1962, 16 petits Tibétains, garçons et filles de 3 ou 4 ans (on ne sait pas exactement car ils n’ont pas de certificat de naissance), et 2 filles de 11 ans environ arrivaient à l’aéroport de Zurich en provenance de Delhi. Ces enfants étaient pour la plupart orphelins. Ils avaient fui avec leurs compatriotes, devant l’avance des Chinois. Certains avaient fait plusieurs centaines de kilomètres à pied, les plus âgés, portant leur petit frère ou leur petite sœur sur le dos. D’autres, comme la petite Tsesom, avaient été abandonnés par leurs parents à une caravane qui fuyait le Tibet. Dans un premier temps hébergés en Inde, ils venaient en Suisse, à l’initiative d’un industriel, Monsieur Charly Aeschimann, qui leur avait trouvé des familles qui acceptent de les recueillir jusqu’à leur majorité. Ils garderaient leur nationalité et des contacts très serrés avec la communauté tibétaine du village de Pestalozzi en Suisse, recevraient une éducation et une culture tibétaines jusqu’au jour où ils pourraient retourner chez eux, reconstruire un Tibet libre. Ils étaient tous d’une profonde tristesse et pour eux ce voyage était incompréhensible, tout comme le fait qu’ils soient considérés comme des graines précieuses. Ne parlant que le tibétain ils ne pouvaient communiquer avec leurs frères ou sœurs adoptifs et les premières heures de leur nouvelle vie furent pleines d’étonnement et d’angoisse.